Par la rédaction de The Cradle, le 10 février 2025
La Résistance palestinienne a confirmé son engagement à respecter les termes du cessez-le-feu "tant que l'occupation sioniste s'y engage".
Abou Obeida, le porte-parole de l'aile militaire du Hamas, a annoncé le 10 février que le mouvement de résistance va retarder la prochaine libération prévue de captifs de Gaza en raison de la violation par Israël de l'accord de cessez-le-feu.
"La direction de la Résistance a suivi de près les violations de l'ennemi et son incapacité à respecter les termes de l'accord",
a déclaré le porte-parole des Brigades Qassam.
[Ndt : texte intégral du communiqué des Brigades Qassam en bas de page]
La prochaine libération de prisonniers, prévue pour samedi, prévoyait la libération de trois prisonniers israéliens supplémentaires en échange de centaines de prisonniers palestiniens.
Abu Obeida a déclaré qu'Israël a enfreint les conditions du cessez-le-feu en ne permettant pas aux Palestiniens déplacés de rentrer chez eux dans le nord de Gaza, en continuant à mener des frappes aériennes dans la bande de Gaza et en bloquant l'entrée de l'aide humanitaire.
Cette annonce intervient alors que des sources israéliennes évoquent la possibilité d'un arrêt du cessez-le-feu.
Le président américain Donald Trump continue à appeler au "grand nettoyage" de Gaza dont sont victimes les Palestiniens et à la prise de contrôle de la bande par les États-Unis.
Des sources de sécurité égyptiennes ont déclaré que le Hamas a informé les médiateurs que les garanties américaines pour un cessez-le-feu ne sont plus en vigueur dans le cadre du plan de Trump.
AP informe que le Premier ministre Benjamin Netanyahu subit de fortes pressions pour ramener les captifs restants après la libération de samedi dernier, au cours de laquelle trois Israéliens "sont apparus émaciés".
Le cessez-le-feu, qui doit durer six semaines, prévoit que le Hamas libère les 33 soldats et civils israéliens faits prisonniers le 7 octobre 2023. En échange, Israël doit libérer 2 000 Palestiniens de ses prisons, où ils sont souvent affamés, violés et torturés.
Depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier, le Hamas a libéré 21 captifs israéliens, et Israël a libéré plus de 730 Palestiniens retenus dans ses prisons.
En réponse, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a qualifié le retard annoncé par le Hamas de "violation totale" de l'accord de cessez-le-feu. Le Premier ministre Netanyahu n'a pas fait de commentaire.
Dimanche, des sources israéliennes ont déclaré à Haaretz qu'elles pensent que Netanyahu a l'intention de saboter la deuxième phase de l'accord sur la libération des prisonniers et de saboter le cessez-le-feu à Gaza.
"Ce n'est qu'une mise en scène", a déclaré l'une des sources. "Netanyahu signale très clairement qu'il ne veut pas passer à la phase suivante. Il envoie une équipe [négocier au Qatar] sans mandat et sans la capacité de décider quoi que ce soit", a ajouté la source.
La source estime que les images des captifs israéliens libérés lors de la première phase de l'accord ont nui à la popularité de Netanyahu parmi les Israéliens de droite, qui souhaitent poursuivre la guerre, pratiquer l'épuration ethnique des Palestiniens de Gaza et annexer la bande de Gaza pour y construire des colonies juives.
"Les électeurs de droite constatent que nous n'avons pas vaincu le Hamas et que ses représentants circulent toujours armés. Les affiches sur les scènes installées pour la restitution des otages à Gaza se moquent de Netanyahu et font référence à son slogan de 'victoire totale'", a-t-il déclaré. "Netanyahu sait qu'il n'a plus de gouvernement s'il persiste à s'en tenir à l'accord".
𝕏 Déclaration du 10 février 2025 des Brigades Qassam du Hamas
"Le mouvement Hamas confirme son engagement à respecter les termes de l'accord tant que l'occupation sioniste s'y engage.Le Hamas a mis en œuvre toutes ses obligations avec rigueur et dans les délais impartis.
L'occupation n'a pas respecté les termes de l'accord et a commis de nombreuses violations, notamment
- En retardant le retour des personnes déplacées dans le nord de la bande de Gaza.
- En bombardant et en tirant sur notre peuple, tuant un grand nombre d'entre eux dans plusieurs zones de la bande de Gaza.
- En entravant l'entrée des abris nécessaires, tels que les tentes, les mobil-homes, le carburant et le matériel nécessaire pour déblayer les décombres et récupérer les corps.
- En retardant l'entrée de médicaments et d'autres fournitures dont les hôpitaux ont besoin pour leur rénovation et celle du secteur de la santé.
Le Hamas a recensé les violations de l'occupation et les a communiquées aux médiateurs au fur et à mesure, mais l'occupation a poursuivi ses violations.
Le Hamas appelle au strict respect de l'accord et à ne pas faire preuve de discrimination, en privilégiant les aspects les moins importants et en retardant et entravant les mesures les plus urgentes et les plus cruciales.
Le report de la libération des prisonniers est un message d'avertissement à l'occupation et un moyen de pression pour le strict respect des termes de l'accord.
Le Hamas a délibérément fait cette annonce cinq jours pleins avant la date de remise des prisonniers, afin de donner aux médiateurs suffisamment de temps pour faire pression sur l'occupation pour appliquer ses engagements, et pour laisser la porte ouverte à la réalisation de l'échange dans les délais si le gouvernement israélien respecte ses obligations".
2 Les paris sont ouverts : Trump menace de faire capoter le cessez-le-feu à Gaza
Par la rédaction de The Cradle, le 11 février 2025
Le président américain a déclaré que "l'enfer va se déchaîner" si tous les prisonniers israéliens ne sont pas libérés d'ici le week-end, violant ouvertement le cessez-le-feu et le processus d'échange.
Le président américain Donald Trump a averti tard le 10 février que "tous les paris sont ouverts" si tous les captifs israéliens détenus à Gaza ne sont pas libérés d'ici le week-end prochain, dans une menace ouverte à faire échouer l'accord de cessez-le-feu conclu le mois dernier entre Israël et le Hamas.
“If all 🇮🇱 hostages are not returned by Saturday at 12 O’Clock let all Hell break out”
Collective punishment
Genocide
Ethnic cleansing
Annexation
The Hague should issue a warrant against Trump today.
"Si tous les otages ne sont pas rendus d'ici samedi à 12 heures, je pense que le moment est venu. Je dirais qu'il faut l'annuler (le cessez-le-feu) et que tous les paris sont ouverts. L'enfer va se déchaîner. Je dis qu'ils doivent être restitués avant 12 heures et s'ils ne le sont pas, tous, pas au compte-gouttes, pas deux et un et trois et quatre et deux. Samedi à 12 heures, et après cela, je dirais que l'enfer va se déchaîner", a déclaré Trump.
Avant son investiture, Trump avait déjà menacé de faire éclater "l'enfer absolu" si les captifs n'étaient pas libérés au moment où il entrerait en fonction.
Cette nouvelle menace a été proférée alors que les médias israéliens ont rapporté que le Premier ministre Benjamin Netanyahu s'apprête à présenter ses exigences pour la deuxième phase du cessez-le-feu à Gaza au cabinet de sécurité d'Israël, et que le Hamas les rejettera probablement.
Ses conditions comprennent l'expulsion de Gaza de tous les dirigeants du Hamas, le démantèlement de l'aile militaire du groupe de résistance, les Brigades Qassam, et la libération de tous les prisonniers israéliens détenus à Gaza - représentant un dérapage au regard de ce qui a été convenu à Doha, la capitale du Qatar, notamment concernant le processus d'échange.
Si le Hamas rejette ces demandes, M. Netanyahu pourrait prolonger la première phase du cessez-le-feu et éviter de s'engager à mettre fin à la guerre ou à retirer totalement les forces israéliennes de Gaza, selon la déclaration.
Israël a systématiquement été en violation du cessez-le-feu depuis son entrée en vigueur, entravant le processus humanitaire en retardant des livraisons cruciales d'aide et de fournitures, et en menant des attaques meurtrières à Gaza.
En conséquence, le porte-parole des Brigades Qassam, Abu Obeida, a annoncé le 10 février que le mouvement de résistance va reporter la prochaine libération prévue de captifs de Gaza en raison des violations commises par Israël. Le prochain échange était prévu pour le samedi 15 février.
Le Hamas a déclaré dans un communiqué publié lundi soir que « le report de la libération des prisonniers est un message d'avertissement à l'occupation et de pression pour le strict respect des termes de l'accord ».
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré :
"L'annonce par le Hamas de la suspension de la libération des otages israéliens est une violation totale de l'accord de cessez-le-feu et de l'accord sur la libération des otages. J'ai donné instruction à l'armée israélienne de se préparer au plus haut niveau d'alerte à tout scénario possible à Gaza pour défendre les communautés. Nous ne permettrons pas une réédition des événements du 7 octobre".
La Société de radiodiffusion d'Israël (KAN) a rapporté que
"l'armée annonce la suspension des congés de l'armée dans le Commandement Sud en prévision d'une reprise des combats [à Gaza]".